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Réflexions Théologie

Des lapins, oui, mais pas seulement 🐰

Depuis quelques semaines, les publicités pour les fêtes de Pâques ont fait leur grand retour. En me baladant dans les rues de Lausanne, j’aperçois une affiche et m’interroge.

La marque de chocolat de la Coop, Halba, nous offrent plusieurs affiches assez curieuses. Sans parler des couleurs et des noms de personnages genrés qu’ils utilisent. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai vu que des dinosaures et des licornes se retrouvaient aux côtés de nos classiques lapins en chocolat.

Screenshot – Publicité Halba – Pâques 2025

La même publicité existe en bleu, avec un lapin portant un nœud papillon bleu accompagné de deux dinosaures.

Comment comprendre cette idée marketing de la marque de grande distribution ? Pourquoi utiliser d’autres créatures? Le lapin, personnage iconique de cette fête d’origine chrétienne, n’est-il plus assez bien ? Quel est le fondement culturel ou traditionnel de l’ajout de ces créatures?

Pourquoi un lapin ?

Le lapin est un symbole païen représentant notamment la fertilité et la renaissance. Ces attributs font écho à la saison du printemps qui reprend vie durant la même période.

La tradition du lapin nous vient d’Allemagne, avant qu’elle ne soit exportée aux Etats-Unis au 18ème siècle par des immigrants allemands.

La légende allemande raconte qu’une mère de famille, étant trop pauvre pour offrir des douceurs à ses petits, décora et cacha des œufs dans son jardin. Les enfants, surprenant un lapin aux alentours des œufs, crurent qu’il avait pondu lui-même ces œufs.

Pour en savoir plus sur l’origine de l’utilisation des oeufs durant cette fête, n’hésitez pas à relire mon article « C’est quoi Pâques?« 

Pourquoi une licorne ?

Ne sachant pas vraiment par où commencer, je pense qu’expliquer la symbolique de cette créature pourrait peut-être nous éclairer.

Dans le Dictionnaire des symboles, la licorne représente la pureté, la puissance et une sublimation de la vie charnelle.

Dans la tradition chrétienne, la licorne se comprend parfois comme faisant référence à Jésus-Christ. Sa corne est l’unicité de la nature divine du Christ, et sa petite taille est l’humanité du Christ. Elle peut également renvoyé à la Vierge par sa pureté.

Dans la Bible hébraïque, plusieurs versets font référence à re’em (רימ). Dans plusieurs traductions, ce terme est traduit par « licorne », mais les traductions modernes préfèrent remplacer re’em par « bœuf sauvage » ou « buffle ».

Concrètement, il n’y a aucun fondement textuel permettant de relier la licorne aux personnages bibliques, et encore moins à la fête Pâques.

Pourquoi un dinosaure ?

Contrairement à la licorne, un terme biblique pose question. Behemowth est une créature mentionnée dans le livre de Job(40,15-19). Cet animal est présenté comme la Bête, la force animale que l’homme ne peut domestiquer.

De plus, il faut préciser que le terme « dinosaure » n’apparaît officiellement qu’en 1842. Ce mot est proposé par le paléontologue anglais Richard Owen. Ce terme vient du grec δεινός (« de taille effroyablement grande ») et de σαύρα (« reptile » ou « lézard »).

Malgré des recherches poussées et ces explications un peu tordue, je n’arrive pas à trouver d’explications reliant textuellement ou traditionnellement les dinosaures à la fête de Pâques.

Conclusion ?

Après ce questionnement, les recherches faites et les lectures bibliques, je n’explique toujours pas l’intégration de ces créatures mystiques aux symboles de la fête chrétienne de Pâques.

Ce n’est qu’en écrivant cette dernière phrase qu’une idée me vient. Pourquoi ne pas comprendre l’intégration de ces créatures comme moyen de réduire la conception de la douleur animale que la représentation du lapin dans la fête de Pâques peut soulever pour certain·e·s?

A méditer…