Soigner mon âme par l’encrage de ma chair
Me voilà sortir à nouveau d’un salon de tatouage. C’est la sixième fois depuis le mois d’octobre… Je vois mon corps se parer de traits, de couleurs. Durant cette dernière session, la douleur a été compliquée à gérer pour moi. Je me suis donc demandé pourquoi je continue de le faire.
Durant les mois qui ont précédé ces tatouages, ma vie a été bouleversée. Elle a changé du tout au tout. Nouveau travail, nouvelle ville, nouvelle vie. J’ai laissé derrière moi beaucoup de choses difficiles dans le but de soulager ma tête (dépression). Et comme la Bible le suggère, le corps (partie matérielle) et l’esprit forment ensemble qui je suis (notamment Mt 10,28).
Peu à peu, ma tête sort de l’eau et guérit jour après jour. Cependant, certains blocages ont la vie dure ! Malgré les efforts, ils persistent. Je vois donc mon esprit se transformer petit à petit, mais rester bloquer notamment sur le rapport que j’entretiens avec mon corps. C’est là que le besoin de me faire tatouer est arrivé, sans aucune réflexion, juste sur un coup de tête et une envie. Et je l’ai fait une sixième fois.
Comprendre son âme
En relisant mon article sur le tatouage, je me rends compte, petit à petit, que Bertrand Monnier avait raison : se faire tatouer est un rituel pour passer d’un avant à un après. Tout devenait logique : j’avais besoin de « changer de corps ». Je ne voulais plus de mon corps, j’avais besoin d’un nouveau corps.
A la suite de quelques temps de réflexion, j’en arrive à la conclusion que modifier l’apparence de ma peau grâce au tatouage m’a permis de surpasser certains blocages psychologiques. Passer sous les aiguilles et souffrir durant ce rituel m’a permis de retrouver un « nouveau » corps. De cette manière, j’ai réussi à soigner certains aspects de mon âme. Ainsi, mon corps et mon âme, presque entièrement réparée, forment qui je suis à présent.